La méthode Vanderhaeghe en plusieurs points: "Il participe aux exercices lors des entraînements"
L’ancien Diable a transformé des Buffalos moribonds en candidats au titre grâce à une philosophie où le plaisir prend beaucoup de place…
- Publié le 12-04-2018 à 18h57
- Mis à jour le 12-04-2018 à 18h58
L’ancien Diable a transformé des Buffalos moribonds en candidats au titre grâce à une philosophie où le plaisir prend beaucoup de place…
Arrivé à La Gantoise à l’aube de la 10e journée de championnat alors que les Buffalos occupaient une peu glorieuse 14e place avec six points, soit 18 de moins que le Club Bruges, leader de la Pro League, Yves Vanderhaeghe a redonné, au fil des semaines, aux pensionnaires de la Ghelamco Arena de la consistance, de la confiance et un football à la fois réaliste et percutant. Au point de peut-être faire de La Gantoise le concurrent le plus dangereux des Brugeois dans la course aux lauriers nationaux. Ancien joueur du coach gantois à Ostende, William Dutoit nous explique quels sont les ingrédients utilisés par l’ancien Diable Rouge pour tirer la quintessence de son équipe…
Sa relation avec les joueurs : "C’est un entraîneur qui instaure une ambiance de travail agréable. Il veut voir son groupe évoluer dans la bonne humeur, et cela aussi bien sur qu’en dehors du terrain. Pour y parvenir, il organise, notamment, des team buildings ainsi que des activités extérieures au football. Parfois, il évoquait son passé de joueur et ses expériences du haut niveau. Cela lui sert dans son approche avec les joueurs. Il sait comment un groupe pro vit et réagit…"
Ses entraînements : "Une partie importante du travail est réalisée sous la forme de jeux où l’esprit de compétition est bien présent. Il n’est pas du style à prendre du recul par rapport aux séances, à les suivre de l’extérieur. Il est impliqué dans les entraînements et il n’hésite pas à participer à certains exercices. Il jouait souvent avec nous."
Sa relation avec son staff : "De ce que j’ai pu voir, Yves fait confiance aux personnes qui l’entourent comme le préparateur physique ou son adjoint. Je n’étais pas dans le vestiaire du staff technique mais je pense qu’il y instaure un vrai travail collectif en écoutant ses adjoints."
Sa philosophie de jeu : "Il aime les équipes qui prennent le dessus sur leurs adversaires et jouent au ballon tout en dominant les chiffres au niveau de la possession. Ses joueurs doivent proposer du football. Il le demandait souvent lors des causeries d’avant-match. C’est pour cela qu’il permettait à ses arrières latéraux de monter. À Ostende, sa philosophie a rarement changé car les résultats suivaient. Parfois quand les matches étaient plus compliqués, il demandait un football plus direct."
Sa gestion du groupe : "Il parle à tout le monde et ne laisse personne sur le côté. L’exemple le plus frappant à mes yeux de ce contexte de travail était les entraînements des lendemains de match. Ceux qui y participaient avaient joué peu de minutes, étaient restés sur le banc ou assis en tribunes. Et bien, les séances étaient tout aussi sérieuses que les autres de la semaine avec les titulaires et se déroulaient, aussi, dans la bonne humeur. Comme j’ai vécu un certain temps dans l’ombre de Silvio Proto, je peux témoigner du comportement d’Yves avec les réservistes. Il est souvent venu me parler pour me féliciter de mon comportement aux entraînements, me dire de ne rien lâcher car le travail finit par payer. Il instaure un dialogue avec tout le monde et prend du temps pour chacun. Il sait qu’une saison est longue et qu’on ne joue pas pendant dix mois avec le même onze de base. Je pense que, vu son expérience, il sait, aussi, que les problèmes peuvent venir dans un noyau des joueurs qui se sentent mis sur le côté."
Son implication dans les matches : "Lors des mi-temps, il adaptait bien son discours par rapport à la physionomie des matches. Il pouvait pousser un coup de gueule comme nous encourager s’il considérait qu’on réalisait du bon boulot. Sur le bord du terrain, il est très présent. C’est un passionné qui vit les matches à 200 %. Ce qui l’a conduit à se comporter, parfois, de manière excessive. Certaines de ses réactions, qui ont fait le buzz dans les médias, ont bien fait rire les joueurs. Après coup, lui aussi rigolait de ses frasques."
Sa réussite à Gand : "Elle ne m’étonne pas. Par rapport à ce qu’on pouvait entendre, une certaine lassitude s’était installée à Gand et certains joueurs avaient perdu le plaisir de jouer. Yves est arrivé avec sa bonne humeur et une bonne approche mentale. Il a reconstruit un groupe soudé. La suite ne pouvait que fonctionner vu les qualités présentes dans le groupe gantois."
Son licenciement d’Ostende : "Yves n’était pas le problème de notre mauvais début de saison. Certains joueurs, après notre qualification européenne et nos matches face à Marseille, pensaient surtout à un transfert. On a aussi manqué de réussite et le club s’est installé dans une spirale négative. Et dans ces cas-là, c’est souvent le coach qui saute. Pourtant, lui, n’a pas changé sa philosophie ou son approche."
"Il veut voir tout le monde sourire"
L’arrivée d’Yves Vanderhaeghe à la tête de Gand a marqué un tournant net dans la saison des Buffalos…
"Avant son arrivée, je pensais qu’on allait vivre une saison de transition, explique le milieu de terrain gantois, Brecht Dejaegere. J’avais le sentiment que c’était l’année de trop de Vanhaezebrouck, pour lui et pour l’équipe. Mais dès que Vanderhaeghe est venu, on m’a demandé si Gand allait jouer les PO1 et j’ai dit oui, alors que nous étions 14es. La première chose qu’Yves a faite, c’est redonner le plaisir de jouer à tout le groupe. Pendant son premier entraînement, il est venu me trouver et m’a dit : ‘Je veux voir tout le monde sourire’. Cela nous a aidés à former un nouveau bloc. Vanderhaeghe motive : il essaye toujours d’être positif."